NEWS FROM THE PLANET LUXE

Le secteur du luxe connaît une nouvelle frénésie d'acquisitions. Lundi, Swatch Group, doté d'une belle trésorerie, annonçait l'acquisition du joaillier américain Harry Winston, valorisé à un milliard d'euros. Mardi, PPR rajoutait à son portefeuille le designer Christopher Kane, après s'être offert en décembre le joaillier chinois Qeelin et, un an plus tôt, l'Italien Brioni, spécialiste du sur-mesure masculin.

C'est une phase de consolidation, notamment dans la joaillerie, vers laquelle les marques se tournent en période de crise. Les marques veulent faire de la croissance même si cela n’est qu’externe.

Par ailleurs, il se joue dans le luxe une course aux emplacements. Si on veut peser dans les négociations pour obtenir les meilleurs emplacements, il faut peser lourd en marques.

Depuis la crise en Occident en 2008, le cap a été résolument mis vers les marchés émergents, et notamment l'Asie. Deux tendances se sont conjuguées depuis une quinzaine d'années, la démocratisation des marques et leur internationalisation. En Asie, les géants du luxe veulent développer leurs marques, et misent aussi sur le local. PPR a racheté Qeelin. Hermès a lancé fin 2010 Shang Xia, le "Hermès chinois", et Richemont, dès 1998, avait acquis Shanghai Tang (prêt-à-porter et maroquinerie).

L'inverse devient vrai également. "Li & Fung a déjà acquis Cerruti, Delvaux, Clergerie, Sonia Rykiel...". Mardi, Li & Fung a ainsi annoncé avoir jeté son dévolu sur le britannique Lornamead (produits de beauté).

Les marques Françaises, LVMH, PPR, Chanel ou Hermès rachètent aussi à tour de bras leurs ateliers fournisseurs, afin de sécuriser leurs approvisionnements en maroquinerie, et en horlogerie... Certains imaginent aujourd'hui qu'un Tiffany ou un Burberry, joyaux indépendants qui ont connu des turbulences ces derniers temps, aient intérêt à s'adosser à des géants. Certains lorgneraient sur eux. Il devient très difficile aujourd'hui de survivre seul. La puissance des groupes du luxe Français doivent ne jamais oublier qu’un grand pouvoir impose toujours une grande responsabilité.