1950 LE PALAIS HAUTE COUTURE

Depuis le samedi 12 juillet, et jusqu'au 2 novembre 2014, le Palais Galliera, musée de la mode de la Ville de Paris, accueille l'exposition "Les années 50 : La mode en France, 1947-1957". De la naissance du "New Look" à la disparition de Christian Dior et l'avènement d'Yves Saint Laurent, des robes du matin à celles de cocktails (variation simplifiée de la robe du soir), en passant par la robe de déjeuner, l'ensemble de voyage, la robe de plage et de campagne… cette exposition retrace cet âge d'or de la haute couture et permet à Paris de regagner son titre de capitale mondiale de la mode en se renouvelant, elle qui avait été particulièrement fragilisée par la crise de 1929 et la guerre, et qui renoue alors avec une certaine opulence.

Une grande majorité des tenues et accessoires présentés ici et issus des collections du Palais Galliera n'avait, jusqu'alors, jamais été exposée. Ces créations proviennent aussi bien de la haute couture que du prêt-à-porter (qui fait son apparition à la fin des années 50, permet aux couturiers de descendre dans la rue et qui est aujourd'hui la composante essentielle de nombreuses maisons). Elles sont griffées de couturiers désormais tombés dans l'oubli (Madeleine Vramant, Lola Prusac…), ou des plus célèbres maisons (Balenciaga, Elsa 
Schiaparelli, Pierre Balmain, Jacques Heim, Chanel, Hubert de Givenchy, Carven…), devenues désormais "patrimoine national". Parmi ces créateurs, Christian Dior est omniprésent, lui qui, créateur emblématique de cette période, est à l'origine de ce que Carmel Snow, rédactrice en chef de Harper’s Bazaar, baptise le « New Look ». Marqué par la forme sablier, les jupes amples sous le genou, une taille cintrée, des épaules arrondies et une poitrine soulignée, ce style a, dans un premier temps, fait scandale, avant de rencontrer un grand succès jusqu'à devenir emblématique. Il a néanmoins été concurrencé par la ligne "tonneau" de Balenciaga (évasée dans le dos et autour de la taille ), et le tailleur créé par Chanel en 1954 qui permet à la femme, aisée, qui se changeait jusqu'alors 3 à 4 fois par jour, de n'avoir plus qu'une tenue, du matin au soir.

La mode des années 50 est résumée comme suit dans les magazines : "jupes longues, tailles étroites, décolletés hardis". Il est ainsi normal que tailleurs à jupes crayons et taille de guêpe, escarpins pointus, jupes à corolle, jupons, imprimés fleuris et rayés aux couleurs vives, robes bustiers-fourreaux, broderies de cristaux, caractéristiques de cette époque révolutionnaire pour la femme et sa féminité, soient ici exposés, synthétisant l'enthousiasme et l'insouciance des années 50. 

Cette exposition, qui présente des tenues ayant, pour certaines, appartenu à des célébrités comme l'actrice Geneviève Page ou la duchesse de Windsor, propose également des unes de magazines de l'époque (Paris Match, Elle), où les robes de haute couture côtoient des "Tupperware", dans le cadre d’un numéro spécial "arts ménagers".

Cette période a vu naître des styles devenus aujourd'hui intemporels et qui servent encore de source d'inspiration. Elle a alors vu la femme à la veille de l'émancipation, et qui devait être à la fois belle, féminine et élégante, et bien dans sa peau.

CleMode.

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