FRANCK SORBIER

Nous voyageons toujours avec Franck Sorbier : d’un bout à l’autre du monde, d’une époque à une autre, d’un langage à un autre. C’est un talent rare, que seuls les poètes et les conteurs détiennent. Bougies, tapis orientaux et colonnes, nous plongent dans une promenade onirique, rappelant un Paris sublimé d’une Belle Epoque. Envoûtés par la voix d’Emilie Simon, qui a interprété « Paris, j’ai pris perpète », nous découvrons une collection carte postale où chaque modèle provoque l’admiration.

Il est rare d’entendre une salle applaudir à chaque tenue. Les volutes poétiques du Grand Couturier nous murmurent la résonnance double du mot « poète », du grec poïen, qui désigne à la fois l’artiste et l’artisan. C’est bien tout l’enjeu de la Haute Couture, rassembler en un même jet, le faire maîtrisé et la beauté artistique.

Nous aimons nous promener, nous enchevêtrer dans ces poèmes délicats que chaque tenue nous narre. Nous restons suspendus à
l’arrivée de chaque modèle, fascinés par leurs noms évocateurs « Croquis parisien de Paul Verlaine », « Cœur en bouche de Robert Desnos » ou encore « Vos écrits sur un souvenir de François-René de Chateaubriand ». Tout est matière à rêver. Car oui, le génie va même jusqu’au nom particulier
de chaque robe, qui soudain prend vie comme si elle était soufflée par la formule kabbalistique « abracadabra » (ndr : qui signifie en hébreux « il a été fait comme il a été dit »). Merci pour cette sublime magie poétique.

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