MONOGRAMME LV REVISITE

Dans les années 2000, Takashi Murakami avait déjà, avec ses figurines, décomplexé la toile monogrammée de la maison Vuitton. Stephen Sprouse l'avait défigurée à coups de graffitis. Les deux célébrissimes lettres sont cette année revues et corrigées par six artistes issus d'univers totalement différents (comme la mode, l'art, ou encore l'architecture).

Elles s'offrent ainsi une nouvelle jeunesse, 118 ans après la création de cette toile par Georges Vuitton (et pour fêter les 160 ans de la maison), avec une collection "Celebrating Monogram". Le sextuor a reçu carte blanche pour créer de nouveaux sacs et accessoires en utilisant et réinventant le célèbre imprimé aux initiales.

Pour l'occasion, Christian Louboutin a créé un shopping bag et un shopping trolley sur lesquels on retrouve ses marques de fabrique : son rouge vernis et ses célèbres studs (clous). Selon le chausseur : "Il était important pour moi que le sac reflète le mélange de deux ADN : le mien et celui de Louis Vuitton".

La créatrice japonaise de "Comme des Garçons", Rei Kawakubo, a également été sollicitée pour ce projet. Elle a pour sa part opté pour un sac classique mais avec trois énormes trous. Elle explique que son but était "d'écorner le traditionnel Monogram Louis Vuitton. Le propos était d'apporter une valeur inédite en quelque sorte".

Reconnu pour ses œuvres architecturales, Frank Gehry (qui a conçu la Fondation Louis Vuitton, inaugurée le 20 octobre dernier) a créé une pièce d’exception alliant les lignes strictes de l’iconique malle Louis Vuitton, la finesse de courbes gracieuses et le surprenant intérieur en cuir d'agneau bleu.

Le designer industriel australien Marc Newson a, lui, imaginé une version assez étonnante du sac Vuitton. Celui-ci est bi-matière : en toile monogram et peau de mouton. Il justifie son choix comme suit : "j'aime que les objets fassent sourire, qu'ils fassent rire les gens et qu'ils les incitent à s'interroger sur leur propre sérieux".

Artiste-interprète, Cindy Sherman s’est appuyée sur le souvenir des étiquettes d’hôtels colorées apposées sur les anciennes malles Louis Vuitton, pour revisiter le Messenger, ainsi qu'une malle. 

Mais le prix de la création la plus originale doit probablement être attribuée à Karl Lagerfeld. Ce dernier a transformé le célèbre sac en paire de gants de boxe et en un sac "punching-ball".

L'idée de ce projet (baptisé "Icône et Iconoclastes") revient à Delphine Arnault (vice-présidente exécutive de Louis Vuitton) et Nicolas Ghesquière (directeur créatif de la maison). "Nous avons discuté avec Nicolas Ghesquière des talents extraordinaires que nous voulions contacter, et nous nous sommes tout simplement adressés aux meilleurs dans leurs domaines", déclare Delphine Arnault. "Nous étions intéressés par ceux qui travaillent avec leur esprit et leurs mains. J'ai trouvé ça tellement intéressant (et drôle!) d'avoir tous ces points de vue différents sur le monogramme. C'est passionnant de voir la façon dont ils perçoivent les choses, de voir depuis leurs perspectives respectives. Ce sont des génies". "Le Monogram est intemporel. Avec ce projet, nous voulons le célébrer tout en défiant les règles du classicisme", commente quant à lui Michael Burke, Président-Directeur Général de la maison.

Les pièces issues de cette collection sont produites en édition limitée et sont en vente (de 2 000 à 4 000 euros) depuis peu dans une sélection de magasins Louis Vuitton.

Commentaires

Articles les plus consultés