WAGNER, UNE MODE EN MUSIQUE

Marguerite Besançon de Wagner est la fille de Mme Besançon et de M. von Wagner, mariés à Vienne où ils rencontrèrent Christophe Drecoll (1851-1933), un couturier belge qui ouvrit une maison dans la capitale impériale en 1896, et pour lequel ils travaillèrent. En 1902, Drecoll, fournisseur de la cour et fait baron, décide d'ouvrir une boutique à Paris en 1902 située 4 place de l'Opéra, en partenariat avec les Besançon de Wagner qui prennent la direction du salon, respectivement comme directeur et styliste.

Maggy commence à travailler comme styliste dès 1912 dans la Maison Drecoll, que ses parents avaient entre temps racheté au baron Drecoll. La Maison Drecoll connaît un succès croissant et peu avant 1914, se rapproche de la Maison Beer, installée place Vendôme.

Proche de Jeanne Paquin, elle devient directrice de Drecoll dans le courant des années 1920 au moment du rachat par le financier Georges Aubert de Drecoll & Beer, et déjà propriétaire d'autres maisons de Haute Couture.

En janvier 1929, elle revend ses parts à Aubert. Sur les conseils de Jeanne Paquin, elle rachète avec son mari la Maison de Rouff et la renomme Maggy Rouff. Le salon est installé au 136 avenue des Champs-Élysées et l'inauguration donne lieu à une fête mémorable.

Dès les années 1930, la Maison Maggy Rouff devient l’une des grandes maisons de Haute Couture de réputation internationale, et ce, jusqu'à sa fermeture en 1979. En 1931, elle se rend aux États-Unis sous l'auspice du ministre français du commerce extérieur et donne une série de conférences sur l'art de la mode. En 1937, Maggy Rouff, qui a traversé la crise sans encombre, ouvre un deuxième salon, à Londres, dans lequel elle se consacre uniquement à la clientèle particulière. Elle fait partie de la Chambre Syndicale de la couture parisienne.

Maggy Rouff, surnommée par la presse « l'architecte de la couture », aime jouer sur l’asymétrie. La perfection de sa technique, venant de ses études de médecine, lui vaut l’admiration de ses pairs et le succès commercial. Après sa disparition en 1971, la maison Maggy Rouff perpétue ses designs innovants et ses imprimés colorés. Par son histoire et la richesse de ses gammes, Maggy Rouff connaît toujours une forte notoriété en France et à l'étranger.

En parallèle de son activité au sein de sa maison, Maggy Rouff devient présidente de la PAIS (Protection Artistique des Industries Saisonnières). Au cours des années 1930, elle écrit également plusieurs ouvrages relatifs à son expérience dans la couture et aux États-Unis.

Le Figaro commente ainsi son travail : « La Callas est au sommet, le Rossignol milanais devient élégant à la scène comme à la ville, enfilant, à l'instar de la Divine, des robes inspirées de Christian Dior ou Maggy Rouff, des bijoux de Schiaparelli, des chaussures de Bally pour l'après-midi et de Roger Vivier pour les grands soirs. (…) Depuis les 18 centimètres du sol de Christian aux 35 cm de Worth ou de Maggy Rouff, la guerre entre les jupes longues et les jupes courtes a seulement commencé. »

Dans les années 1940, Paris est la capitale de la mode. Durant la guerre, sa maison est l'une des rares à continuer à produire, à l'instar de Jacques Fath, Nina Ricci, Marcel Rochas ou Madeleine Vramant. Dès 1945, Frédéric Worth et Maggy présentent de nouveaux modèles qui se différencient, entre autres aspects, par la longueur et la largeur des jupes.

Maggy se retire en 1948, laissant sa fille Anne-Marie s'occuper du stylisme, avec Lucie Eisenstab, et Jean Howald à la direction générale.

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