UNE ETOILE QUI FILE

Elle a fêté ses 42 ans le 15 janvier dernier. Et à 42 ans, les danseuses étoiles tirent leur révérence. Aurélie Dupont a donc raccroché ses chaussons de danseuse ce lundi 18 mai, sur la scène de l'Opéra Garnier. Une pluie d'étoiles scintillantes et une standing ovation de vingt-cinq minutes ont salué les adieux de la danseuse étoile, à l'issue du ballet "'L'Histoire de Manon" (un ballet classique de l'Ecossais Kenneth MacMillan, de 1974). Parmi les spectateurs se trouvaient notamment Sandrine Kimberlain, Jean-Pierre Marielle, Marie Drucker, Laurent Delahousse et Alice Taglioni, Isabelle Marant, Edouard Balladur, Claire Chazal et Nicola Sirkis.

La jeune femme, très émue, a reçu des mains de son mari Jérémie Belingard (lui aussi danseur étoile) et de ses deux petits garçons (Jacques, 7 ans et Georges, 4 ans) un gros bouquet.
A cette occasion, la ministre de la Culture Fleur Pellerin lui a remis les insignes de Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres "pour rendre hommage à son immense talent, à tout ce que lui doit le ballet de l'Opéra de Paris et, au-delà, la danse d'aujourd'hui". La représentation était retransmise en direct dans 350 salles de cinéma en Europe et France 3 lui consacrera le 30 mai une soirée spéciale avec le documentaire "Aurélie Dupont, l'espace d'un instant" (réalisé en 2009 par Cédric Klapisch), suivi de la diffusion du ballet enregistré lundi par le cinéaste.

Après 32 ans à l'Opéra de Paris qu'elle a intégré toute petite, Aurélie Dupont est devenue étoile à 25 ans, avant de déchausser ses pointes. Mais "ce n'était pas une fin, c'est un nouveau départ. Aurélie est loin d'avoir dit son dernier mot" a déclaré, ému, Benjamin Millepied, directeur du ballet de l'Opéra national de Paris. En effet, cette perfectionniste, qui a dansé tous les grands ballets du répertoire, laissera sa loge numéro 59, mais ne quittera néanmoins pas définitivement l'Opéra de Paris. Elle poursuivra en effet sa carrière en tant que maître de ballet (elle compte transmettre curiosité, humour et détermination) et a aussi des projets à l'étranger : avec le japonais Saburo Teshigawara et le britannique Wayne Mc Gregor ainsi qu'avec Sasha Waltz : "Je sais que les studios de Sasha Waltz à Berlin me seront toujours ouverts. Pour elle, il est incompréhensible qu'une compagnie se sépare de ses interprètes lorsqu'ils ont enfin la maturité qui permet l'interprétation la plus sensible". Lundi soir, il ne s'agissait donc que de l'au-revoir d'une étoile !

clemode

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