BRUNO SCHIEPAN

C’est dans une cour du Paris de mon enfance, une impasse juste derrière la gare de l’Est que je rencontre Bruno Schiepan. Il m’invite à rentrer et je monte un petit escalier qui nous amène directement dans son antre. L'homme est étonnant de calme et de douceur à la fois. J’avais déjà repéré son travail dans un restaurant place du marché St-Honoré le  Nomad’s, mais aussi chez un ami commun.

"Le style de l'artiste se forge d'abord par un système de pensée me dit t-il. Il y a pour lui deux catégories d'homme : celui qui croit comme lui que la philosophie dans le savoir fait l'artiste, et les autres qui pensent que l'homme de la rue existe par la réflexion dans l'action. Mais il est difficile de distinguer l'importance entre le style et la manière. La relation entre l'art comme forme absolue et la forme particulière posée par les artistes, à travers lesquelles il s'exprime, doit être sans compromission, et c'est dans cet état d'esprit qu'il fallait donc que je m'exprime".

Cet artiste, ancien élève de Science Po, a un jour eu le courage de prendre une voie qui est certes plus difficile que de rester diplômé dans une entreprise. Cet appel à la création, qu'il a ressenti après la mort de son père, fut comme une révélation.

Une plaque de PE déformée par la chaleur de ses outils vient produire une œuvre à la fois douce en surface comme les montagnes des Vosges et tranquille car le temps semble avoir fait son usure sur l'oeuvre. La couleur en tâches bien délimitées les unes des autres, rondes et de formes géométriques si bien proportionnées donne au final un tableau, une chaise, une table, un mur ou un plafond qui à sa vision ensoleillera votre vie.

Exilé pendant 7 ans à la campagne après une vie professionnelle dite normale!  Il va parfaire sa technique et son art pendant que le monde continue à tourner. "Ce n’est pas seulement une recherche sur son œuvre mais c’était d’abord une recherche sur moi-même nous" dit-il.

L’artiste créateur, qui fait partie de ces gens qui ont la vision de notre monde de demain, présente une œuvre « Flower Power ». Les années 70 dans l'esthétique symbole de cette décade psychédélique avec une omniprésence des couleurs, « presque comme une obsession » comme le souvenir d'un quotidien aux couleurs vives qui ne reviendra plus.

Son œuvre est une partie de lui-même, et lui, fait partie de son œuvre, comme un rayonnement intérieur qui émane mécaniquement de lui-même.http://www.schiepan.com/

Anonymode

Commentaires

Articles les plus consultés