MOUCLIER J. POST-MORTEM VISION

Mais que peut faire Monsieur Morand ? Pour que les commentaires concernant nos articles soient constructifs, je vous propose des solutions pour la Couture Française. Voici, donc, la vision d'un homme du passé, qui était également un visionnaire.

Les défilés et le calendrier créés par Monsieur Berger et moi-même sont aujourd'hui "Has Been". Le format des présentations dans un monde en pleine mutation demande une profonde refonte, et doit imposer un style de réflexion à la Française. 

La problématique d'aujourd'hui est que personne ne marche en ordre serré : chacun fait sa sauce dans son coin et au final, tout le monde fait tout et n'importe quoi. Cela s'explique par le fait que personne ne prend le lead et que la profession est laissée à l'abandon depuis vingt ans, où les courtisans sont plus écoutés que les hommes d'action et de bon sens.


Aujourd'hui, les clientes viennent aux présentations quand elles sont invitées ou payées pour les stars. Le reste du public est constitué des journalistes de la mode qui ne relatent pas la collection comme ils devraient, par peur de se faire éliminer des fichiers des agences de presse. De plus, la plupart du temps les journalistes présents ne parlent pas anglais. En fait, ils le parlent mais ne l'écrivent pas forcément. Ils diffusent donc une information Franco-Française : "what for !" pour une profession qui fait 90% de son chiffre d'affaire à l'étranger.

Depuis quelques années, Londres organise sa "Fashion Weekend" pour le public qui peut, moyennant un ticket d'entrée, assister à des défilés de la saison en cours. 

La solution serait donc de regrouper les collections dans un seul endroit comme le Grand Palais, situé au cœur de la capitale française et ainsi de faire un salon professionnel qui permettrait aux journalistes, acheteurs, clients et blogueurs de venir faire leur travail.

Chaque jour, une marque pourrait présenter sa collection à un public professionnel qui se renouvellerait toutes les deux heures. Toutes les deux heures, effectivement, des journalistes, des clientes, des blogueurs, des acheteurs, et enfin des anonymes qui souhaiteraient payer pour voir les nouvelles tendances, assisteraient au show, et pour ces derniers, ils aideraient considérablement à diffuser sur l'ensemble de la toile les collections françaises, soit 5 millions de personnes qui parlent de mode sur leur blog donnant ainsi à la mode Française une puissance de feu sur la toile inégalée.

Le côté élitiste de la mode dans ce monde fluctuant, l'est de moins en moins, et reste une gageure. Les riches aujourd'hui sont nombreux et, la plupart du temps, ils appartiennent aux nouveaux riches, sans éducation. Alors, ils s'en foutent de l'élitisme de ce monde. Aujourd'hui, il faut être adapté au marché, et s'adapter aux clients et, non pas l'inverse.

Le pression sur les créateurs et pour les maisons est très importante ; présenter quatre fois par an, avec un coût pour chaque présentation, représente un investissement non rentable, mais surtout une fatigue à ne pas négliger qui nuit à la créativité.

Il serait bien également de permettre aux dizaines de jeunes nouveaux couturiers en herbe de leur réserver des heures de présentation en soirée dans les conditions réelles des collections. Les marques pourront ainsi faire découvrir les nouveaux talents de demain et ainsi, la France redeviendrait la cible de l'ensemble des créateurs du monde faisant de Paris un Hub des jeunes créateurs qui se battraient pour venir présenter à Paris.

L'initiative de faire venir le grand public n'est toutefois pas une première : déjà en 1984, des milliers de spectateurs avaient pu acheter des tickets pour assister à un grand défilé de Thierry Mugler à Paris. Depuis, plus de 7 ans, Franck Sorbier vend ses tickets d'entrée pour ses collections. Le Carrousel du Louvre, au coeur de Paris, sous mon impulsion, avait été choisi, en son temps, comme la place des défilés de Couture. Ce fut un écrin, une vision de la mode trop en avance sur son temps pour faire l'unanimité et surtout, dirigé depuis par des gens peu créatifs.

Regagner la place, que nous avons perdue, est une question fondamentale. Je serais tenté de vous dire : ne fuyez pas ! Prenez votre courage à deux mains et affrontez la vérité : soyez brave et téméraire !" Ainsi, vous pourrez redevenir la première nation du monde de la mode. Mais, m'entendrez-vous...

Anonymode.

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