LA FOURCHETTE DU PRINTEMPS

Si les hirondelles ne font pas le printemps, la Fourchette du Printemps ne fait pas un gastro'. C'est niché au fond d'un 17ème arrondissement grand dortoir à bourgeois qui n'est pas un quartier Parisien digne de ce nom, décor de restaurant italien au centre de Paris qui ne fait plus de pizza depuis longtemps, mais des antipasti arrosés d'huile d'olive à gogo tel est cette enseigne dans la rue éponyme. Une atmosphère de bibliothèque, image subliminale où le chef Nicolas Mouton veut nous dire que sa cuisine pourrait également nourrir l'âme.

Il était midi et nous n'avions pas envie de faire d'excès, car la Baronne de la Cystite Rénale voulait se ménager, mais à l’arrivée de sa lotte en chapeau chinois, j'ai vu à son air interloqué par la présentation qui lui faisait penser à un village du Vietnam sous un tapis de bombes; mais après avoir goûté, elle regretta que ce ne fut pas du Napalm, car privé d'explosion, un feu en bouche lui cuit le palais sans lui donner de plaisir.

Le service est digne d'un restaurant des Champs Elysées, sérieux mais peu efficace pour quatre tables occupées au bas mot. Le bordeaux proposé était comme ces vins de messe: pas assez vieux pour être bon et trop jeune pour être mauvais, même si les curés aiment la jeunesse, nous ne buvons pas de ce vin là.


A l'arrivée de l'épaule d’agneau du 'Mouton' avec houmous, la Baronne, qui connait bien le Liban, a cherché en vin le Houmous. Elle en est sortie pour ses frais car pas d'Houmous à l'horizon n'y en fond d’assiette, mais une sorte de bouillon avec trop de saveurs que l'on ne pouvait décoder, les unes se bousculant aux autres.

Mon canard, pas laqué mais plaqué contre l’assiette, cuit comme les rognons à la goutte de sang, tendre au demeurant mais où les saveurs, là encore, sont multiples, mais pas un multiple de bon, plutôt multiple de moyen, un canard de printemps peut-être !

La glace, une vraie bombe de chocolat blanc avec une subtile odeur d'Amareto, était exquise. Nous avons appris que le chef n'avait rien à voir dans l'histoire.

Enfin, l’addition valant plus de deux abonnements Navigo pour deux, très excessive ! Il est probable que ce restaurant ne soit pas longtemps en vie si le rapport qualité/prix ne s'améliore pas. Mais, c'est comme la sélection naturelle de Darwin qui s'adresserait au docteur David Livingstone : "This is a gastro, I presume ?"

Anonymode

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