HERMES MADE IN FACTORY

Hermès va créer 220 emplois en France avec l'inauguration hier d'une unité de production au Val-de-Reuil (Eure), pour accueillir des ateliers anciennement situés sur un site d'Hermès Parfums et qui ont vocation à se développer.

A cette date, il disposera en propre de près de 4000 maroquiniers salariés. Alors l'idée que le sellier de la rue du Faubourg-Saint-Honoré fasse fabriquer des sacs ou des portefeuilles par un tiers, dans une usine mécanisée, peut faire un peu désordre. Mais, c'est le cas. Cela représente une partie marginale de leur production et Pierre Cotte pourrait vous en parler.

La sous-traitance a plusieurs avantages pour les marques de luxe. Elle offre une réelle flexibilité dans les processus de fabrication, et permet de lisser la charge de travail sur l'année, car quand les commandes chutes, les Maisons rapatrient leurs commandes au détriment des sous-traitants.

En 2009, les sous-traitants de l'industrie du luxe ont connu une perte de 30 % de leur chiffre d'affaires, entraînant de nombreux dépôts de bilan, un chômage partiel ainsi que des regroupements d'entreprises ce qui est tout bénéfice pour les marques qui rachètent ainsi leurs sous-traitant à bas prix.

Hermès souligne que la tradition artisanale française, dont la Maison est issue, valorise leur image auprès d'une clientèle internationale.


Chez leurs sous-traitants, les marques de luxe sont un peu chez elles. Vuitton pèse pour 87 % sur le chiffre d’affaires des Ateliers d’Armançon (environ 100 millions d’euros de chiffre d’affaires). Une dépendance qui ne laisse aucune marge de négociations avec des donneurs d’ordre toujours aussi puissants. Elles arrivent même souvent avec le prix industriel déjà calculé.

Les contrôles de qualité sont incessants et la norme H44.0.56  fonctionne à plein. Vuitton fait un contrôle aléatoire des sacs, mais Chanel et Hermès les examinent un par un. Pour Chanel, cela ne sert à rien puisque les produits sortis en bout de ligne sont largement en dessous des critères de qualité du 255 fabriqués il y a 30 ans.

Hermès, troisième groupe de luxe français et 12ème mondial par le chiffre d'affaires selon Deloitte, compte 38 sites de production en France. Il est à prévoir que devant l'augmentation du chiffres d'affaire, il finisse par construire comme Vuitton une usine sur le territoire Américain pour alimenter le marché local. C'est la loi du marché ; celle qui, à terme, détruira le luxe à la française pour donner toujours plus de cash flow aux actionnaires. That's the way it is.

Anonymode

Commentaires

Articles les plus consultés