PIERRE BERGÉ, MORT D'UN TYCON

L'homme d'affaires et ex-compagnon d’Yves Saint-Laurent est mort, ce jour, dans sa maison de Saint Rémy de Provence. Entourés de ses « Miro » et de ses richesses, le milliardaire Pierre Bergé termine sa vie, comme tout le monde, six pieds sous terre comme dieu et dieu font trois. Il est à parier que cette information ne fera pas deux colonnes à la une.

Au cours de ces 30 dernières années, il avait régné sans partage sur le monde de la mode. Ce fut la figure emblématique de celle-ci. Il était connu pour avoir une « grande mansuétude » ! Il avait mis en place avec Jacques Mouclier le calendrier des collections, qui existe encore aujourd'hui. Les deux hommes s’étaient rencontrés lors d’une mission gouvernementale au Japon et étaient devenus proches. Mais, Pierre Bergé n'aime pas la concurrence et commençait à trouver l'homme trop charismatique pour continuer à le soutenir. Oui, je sais la critique est « Thésée, mais l'art est Hyppolite ».
Un berger qui n'était pas allemand loin s'en faut, l'homme était intelligent et opportuniste mais surtout un homme d'affaire redoutable, ayant des réseaux un peu partout dans la capitale ; réseaux qu'il a acquis dans les boîtes de nuit. Ses ennemies étaient Jacques de Bascher et Karl avec qui il avait eu des velléités de lui prendre son amant de l'époque. Bref, une histoire de cul, à la hauteur de ces grands hommes respectables qui quand on gratte un peu ne le sont pas vraiment.
Il a à peu près tout connu et tout vécu, une vie extrêmement bien remplie au sens propre et figuré, et elle s'achève sur la construction de sa fondation Pierre Bergé reléguant Saint Laurent au deuxième rang comme un vulgaire suiveur. Une honte qu’aucun magazine n'a dénoncé. Il aimait les florentins et les courtisans, les autres il leur vouait une haine maladive, il était pour moi comme une publicité pour une pilule abortive, mais cette race d'homme ne se reproduit pas ! Allez savoir pourquoi ?
Adroit d'esprit qui ne se montra d'originalité que dans la finesse de ses flagorneries, collectionneur d'art impénitent qui pervertie la jeunesse par des leçons de fausse philosophie, et dont le cœur fut le trône de l'envie, de l'avarice, et de la malignité. La Baronne de Lourdinie qui l’a bien connu, nous déclare : 'l'homme descendait du songe'. La perspective de la mort pourrait mêler à la vie une goutte délicieuse et parfumée d'insouciance, mais cette âme bizarre d'apothicaire avait fait de cette goutte un infecte poison qui rend répugnante la vie toute entière. Je ne vous salue pas, Monsieur.
Anonymode

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