DIOR SUR UN TAPIS ROULANT

Un grand cube noir était dressé, pour l'occasion, sur le parvis du Trocadéro face à la Tour Eiffel. La plèbe se massait et patientait pour voir le dernier petit génie du Seigneur des Arnault, Kim Jones, qui présentait sa troisième collection. Parmi eux, certains fredonnaient en attendant patiemment "Me and Mrs Jones" de Billy Paul.

Plongé dans le noir, la lumière apparut peu à peu et dévoilait une collection qui défilait devant nous sur un tapis roulant avançant à 1 km/h comme la couture de Dior Homme, lente, très lente à se mettre en route. Alors que la «Musique» des Daft Punk faisait frémir les subwoofers, un premier coup d’œil qui se fait jour sur un costume gris doublé d’un gilet brodé à la main avec le motif hibou de Raymond Pettibon. Deux blogueuses de moche, excitées comme des puces, brandissaient leur Samsung pour Instagrammer l'instant en oubliant qu'elles étaient en train de se filmer ayant positionné leur téléphone à l'envers. Je me suis alors posé la question : est-ce qu'elle filme la collection de Dior ou est-ce qu'elle se filme à la collection de Dior ? Malheureusement, j'ai bien peur qu'elles étaient atteintes de cette maladie de notre temps : la Narcissitude.

De cette collection, plusieurs éléments ressortent : un hoslter sur la poitrine comme sac pour y ranger leur arme de prédilection : le mobile, un logo Dior oversize sur un T-Shirt qui montre votre appartenance et le pull de la pub de Bouygues Telecom qui ne vous garantit pas le bon goût... Un gilet qui n'est pas jaune mais qui ressemble à une protection par balle, un bras avec des manchettes en carbone de type Ninja et des guêtres sur des chaussures bien cirées de chez Berluti.

Enfin, nous remarquons le retour aux chemises et pull-overs dans le pantalon pour bien mettre en évidence la ceinture avec une boucle CD qui fera dire à votre entourage que vous faites partie de la Dior habitude. A part le tapis qui n'était pas Rolland mais roulant, rien d'extraordinaire sur la planète Dior Homme sauf les dessins de l'artiste Raymond Pettibon.

Anonymode

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