MANISH LE NOEUD DE SATAN

Il suffit de peu pour le reconnaître ; des cornes et des sabots fourchus, une queue acérée et une petite barbichette avec un oeil sardonique. Non, je ne parle pas de D Grumler. Pourtant instrument d’obéissance au pouvoir de l’Eglise et de l’Etat, c’est selon, il symbolise l’autorité centralisée dans un monde partagé entre dominants et dominés. Voilà bien une collection dans toute sa symbolique entre Satan et Méphistophélès, nous voilà au sein de la mode avec un couturier qui pense que la couture n’est pas un art, mais qu’il faut quand même un artiste pour la réaliser.

Ouvrir son art et ses œuvres à toutes les disciplines et tous les publics était l’une des volontés de Manish cette saison. Il choisit des grands nœuds pour que nous soyons émus, mais aussi la proximité pour la tendresse qu’il veut donner au monde. Je suis capable d’avoir des yeux les plus vides et les plus stridents à la fois, pour regarder ce monde avec un œil qui élimine les conventions. Passant outre les défilés conventionnels du podium et des « front rows », il investit la galerie des glaces du Passage Jouffroy, là où vous pouvez découvrir une magnifique brasserie du milieu du XIXe siècle devenue l’un des passages couverts les plus fréquentés de Paris. La légende raconte qu’autrefois une fontaine d’eau claire existait et était considérée comme sacrée « oh la vache »! On en fit même un dicton : « jeune fille qui a bu l’eau de la fontaine restera fidèle à son mari.  Tout un programme.

A New Delhi, ville natale, une créature, à l’apparence d’un singe, apparaissait la nuit dans la capitale et attaquait des gens. Les témoignages étaient souvent différents mais tendaient à décrire le monstre couvert d’épais poils noirs aux yeux rouges brillants.


C’est l’histoire de ce couturier et de toute l’influence qui fait de lui un homme créatif à outrance. La vision de Holi est une fête joyeuse qui célèbre l’équinoxe du printemps en Inde. La fête est dédiée à Krishna au nord de l’Inde et à Kama dans le sud, que certains pourraient confondre avec « Kama Sous Drap » que la bimbo qui m’accompagne avait pris pour une partouze à venir. La veille de la fête des couleurs, on allume des feux aux carrefours. L’effigie d’Holika, un démon, est alors brûlée. Le bûcher symbolise la victoire du bien sur le mal et de la vérité sur le mensonge. Voilà un thème si proche de ce métier de la mode, si vrai et si faux à la fois.

Anonymode

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